Passagère du silence : Dix ans d'initiation en Chine

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Passagère du silence : Dix ans d'initiation en Chine Details

Tout quitter du jour au lendemain pour aller chercher, seule, au fin fond de la Chine communiste, les secrets oubliés de l'art antique chinois, était-ce bien raisonnable ? Fabienne Verdier ne s'est pas posé la question : en ce début des années 80, la jeune et brillante étudiante des Beaux-Arts est comme aimantée par le désir d'apprendre cet art pictural et calligraphique dévasté par la Révolution culturelle. Et lorsque, étrangère et perdue dans la province du Sichuan, elle se retrouve dans une école artistique régie par le Parti, elle est déterminée à affronter tous les obstacles : la langue et la méfiance des Chinois, mais aussi l'insupportable promiscuité, la misère et la saleté ambiantes, la maladie et le système inquisitorial de l'administration... Dans un oubli total de l'Occident, elle devient l'élève de très grands artistes méprisés et marginalisés qui l'initient aux secrets et aux codes d'un enseigne- ment millénaire. De cette expérience unique sont nés un vrai récit d'aventures et une oeuvre personnelle fascinante, qui marie l'inspiration orientale à l'art contemporain, et dont témoigne son extraordinaire livre d'art L'unique trait de pinceau (Albin Michel).

Reviews

Cet ouvrage est intéressant pour celui qui recherche le sens de l'Art et pas seulement dans la peinture ou dans la calligraphie d'ailleurs. Cette réflexion pourrait être élargie à la musique ou à la littérature par exemple. Les enseignements du maitre chinois pourraient être médités par tous. Ils montrent que l'art est avant tout recherche d'épanouissement intérieur, qu'on ne le trouve pas en empruntant les sentiers battus, mais en étant à l'écoute de ce que l'on veut vraiment, avec détermination et travail acharné. L'initiation implique une forme d'épreuve. Cet ouvrage permet aussi d'établir une comparaison entre l'art occidental parfois bouffi d'orgueil et de vanité et l'art chinois au sens noble qui privilégie la recherche de l'esprit de la Vie dans l'humilité et la simplicité. Loin du paraitre, proche de l'être, l'artiste doit être avant tout philosophe, en équilibre, pour créer une belle oeuvre.Par contre, je n'ai pas trop aimé les développements sur l'aspect politique de la Chine, les conditions de vie. En effet, je connaissais déjà cette histoire bien plus détaillée, avec une approche historique plus profonde, en ayant lu "Le Livre noir du communisme". Je trouve parfois les descriptions de Fabienne Verdier assez stéréotypées ou en tout cas assez peu originales. J'aurais préféré qu'elle se consacre uniquement à la description de son enseignement artistique. Elle semble découvrir ce que nous savons, du moins, au XXIème siècle déjà. Il se peut qu'en 1980, c'était moins répandu. Je trouve que cet aspect de l'ouvrage a donc un peu vieilli, car elle semble en être surprise, alors que le communisme comme totalitarisme est connu depuis longtemps. Son approche me parait donc un peu naïve.Je retiens cependant de cette lecture son sens du sacrifice, sa capacité à vivre dans un complet dénuement par amour pour l'Art. Cette quête pure est touchante. Chaque fois qu'elle raconte sa rencontre avec des artistes chinois en mêlant leur condition de vie et la description de leur Salut grâce à l'art, je tombe absolument sous le charme! Ce sera en tout cas ce que je retiendrai de cette lecture qui vaut le coup qu'on s'y lance!