Oeuvres poétiques : Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé

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Oeuvres poétiques : Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé Details

Théophile de Viau n'est plus à découvrir ou à réhabiliter: il est l'une des voix importantes de la littérature française, en particulier de celle du XVIIe siècle . Cette édition se propose d'offrir au lecteur une véritable édition critique de ses Œuvres poétiques et de sa tragédie Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé. L'éditeur a suivi le texte qu'il a établi pour son édition critique des Œuvres complètes de Théophile en indiquant, dans l'apparat, les variantes les plus importantes. Les annotations fournissent les informations indispensables sur les éventuels destinataires des pièces et éclairent les allusions plus ou moins explicites aux événements politiques et militaires de l'époque. Des notes linguistiques rendent compte des locutions ou des termes qui s'éloignent de l'usage actuel. Un lexique, placé en fin du volume, donne la signification la plus adaptée à chaque contexte. Dans l'introduction le lecteur trouvera une biographie essentielle du poète, une courte histoire de sa fortune littéraire, l'examen de ses œuvres poétiques et de sa tragédie, une bibliographie des éditions anciennes et modernes ainsi que de la critique jusqu'aujourd'hui.

Reviews

Au début du XVIIe siècle, le monde physique - du macrocosme au microcosme - n'est pas encore expliqué. L'homme est placé dans un univers qu'il sent complexe et qui le domine. D'où un sentiment d'admiration et de frayeur ainsi que l'objet de tous les fantasmes dans les consciences de l'époque. Contrairement à CYRANO de BERGERAC, plus scientifique, Théophile de VIAU se rabat sur des réponses mythologique concernant le ciel et le monde physique. Ses poèmes appartiennent à l'esthétique baroque composée d'oppositions : vie/mort, ombre/lumière, naissance/fuite (la naissance du jour entraîne, par exemple, la fuite d'autre chose), animaux domestiques/sauvages, le soleil/la lune avec leurs valeurs symboliques, le crépuscule/l'aurore ou l'aube, mélancolie/jouissance ou volupté, désespoir/espoir, le thème de l'horreur et, bien sûr, les métamorphoses, l'eau, le miroir, etc. Ce poète est libertin (le libertinage consiste à vivre en harmonie avec sa propre nature, avec ses passions en suivant son individualisme de type épicurien). Il adhère à la libre pensée ; il accuse la « raison » qui prétend rapprocher les hommes. Pour lui, la raison est toujours particulière, singulière et sujette à l'inconstance de l'homme. C'est une fausse universalité cartésienne... En somme, il n'existe pas de stabilité en nous ni autour de nous. La raison de vivre consiste à suivre notre nature qui agit en nous et à l'accepter. Voici le chant obstiné de la vie contre les autres, l'institution religieuse (les pères jésuites) jusqu'à son procès et son emprisonnement. Théophile de VIAU est sensible aux ambiguïtés comme le Je qui appartient à la société et le Moi qui est libre et seul ou encore l'amitié (qui persévère à aimer l'autre) et les autres haineux. De plus, l'amitié sincère rencontre un Tu égale à X, l'inconnue... La déception entraîne la désintégration intérieure : Théophile de VIAU surenchérit le vide qui l'habite par une exaspération des apparences et des manifestations du monde, d'où la profusion de métaphores et son goût pour la fluidité : tout est passage, illusion, apparence. A. Humboldt